Le visage d'Albert Jacquard a conservé les marques d'un terrible accident de voiture dans lequel il perdit son plus jeune frère.
Des séquelles morales et son esprit de recherche l'amenèrent à avoir un regard peu commun sur la vie et l'humanité.
L'article qui lui est consacré dans Wikipédia témoigne d'une vie bien remplie. Certains médias ont fait écho de son soutien à l'espéranto, entre autres "La Croix" : “Fervent défenseur de l’espéranto, la langue universelle, il s’affiche aux côtés d’Edgar Morin en 2004 qui mène la liste Europe Démocratie Espéranto.“ La photo ci-dessus le montre tenant le programme d'EDE en main.
Sa participation à de nombreuses conférences et assemblées internationales l'a amené à prendre conscience d'une situation scandaleuse en matière de communication linguistique face à une langue nationale dominante : “Américains et Britanniques bénéficient alors d'un avantage dont on ne saurait sous-estimer l'importance. Tous les autres sont en situation de mobiliser une part de leur intelligence à anticiper les paroles des interprètes à partir des discours originaux souvent en anglais. Eux, les anglophones, peuvent s'ébrouer dans un espace de sons et de significations qui est leur ambiance permanente. La connivence que cela permet peut l'emporter sur les différences d'opinions à propos des problèmes débattus. Pour que les divers États de l'Europe soient vraiment à égalité dans les rencontres, il est impératif que la langue commune ne soit celle d'aucune des peuples représentés. Pas plus d'ailleurs le français que l'anglais ou le polonais. Ainsi posé, le problème a une solution évidente : le recours à une langue dont l'usage n'a jamais été jusqu'ici imposé et qui pourtant existe : l'espéranto.“ (sur France Culture, le 12 juillet 2004).
Henri Masson